La route de la côte

« Bonjour Divorce, adieu papa. » ou « Avoir autre chose à soi, autre que les enfants. »

Des phrases lourdes de sens, que l’on espère, que l’on murmure ou que l’on adopte comme mantras pour tenir dans une vie qui ne nous convient pas. Surtout lorsqu’on est en Irlande du Nord, en 1994 et que le divorce ne sera accepté qu’un an plus tard. Izzy, Dolores et Colette, trois femmes qui subissent les affres masculines à leur manière et dont le statut social n’existe qu’en tant que « femme de » ou « mère de ».

Mais se contenter de ce que l’on a ne suffit pas, ne suffit plus. Alan Murrin, dont la plume n’est que précision, nous livre le parcours souriant mais chaotique, de ces femmes. Ce qui est fort dans ce livre, c’est que Colette puise en elle la force de mener la vie indépendante qu’elle désire et ce quel qu’en soit le prix à payer, Izzy a cet ami improbable qui lui est nécessaire et Dolores, jusqu’au bout, cherche la volonté d’ouvrir les yeux sur sa condition. Des femmes abandonnées à leur sort mais que l’auteur rend grandes, très grandes et même dignes.

Ajoutez à cela le Père Brian, fervent défenseur de ces femmes trompées, battues et jamais respectées.

Ce n’est pas larmoyant, ça ne quémande pas d’empathie, mais « Bon Dieu » qu’est-ce que c’est fantastique de les voir se libérer des chaînes de leurs maris, des codes et autres sordides mœurs.

Un coup de cœur dont il est nécessaire d’en faire la lecture.

P.S. : Je note que cet ouvrage, écrit par un homme, dépeint avec justesse et respect la condition de la femme. Sans pathos et sans arrondir les angles. Alors, merci Alan Murrin. (Et merci aussi à Karl Marlantes, Robbert Welagen, Philippe Charlier et Baptiste Touverey. Venez, je serai ravie de vous parler de leurs héroïnes et de la passion qu’ils mettent dans leurs textes pour les raconter !)

Le mot de Marlène